Au cours d’un webinaire du projet Flavour sur la sécurité alimentaire, les participants ont posé des questions en lien avec : les produits laitiers, les dates d’expiration, la traçabilité, les inspections et la régulation.
Voici certaines des réponses fournies par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) hollandaise, ainsi que les équipes du projet Flavour et de Foodsavers Ghent, une plateforme de distribution située à Gand, en Belgique.
Est-ce risqué de donner des produits laitiers aux enfants ?
Réponse de la AFSCA : Les produits laitiers ne posent pas de problèmes aux enfants, à moins qu’ils y soient allergiques. L’allergie aux protéines de lait de vache est surtout courante chez les plus petits.
L’essentiel pour tous les produits laitiers, c’est que les températures soient bien contrôlées tout au long du processus de la chaîne du froid. Elles sont notamment primordiales pour le fromage et les yaourts, qu’il convient de conserver au réfrigérateur.
En cas de doute sur un produit ou sur sa conservation, faites appel à vos sens (vue et odorat) pour évaluer s’il est encore propre à la consommation. Si vous n’êtes pas sûr, ne l’utilisez pas.
Comment expliquer à nos clients la date de durabilité minimale ? Certaines personnes sont réticentes à l’idée de consommer de la nourriture après cette date.
Réponse de la AFSCA : Il est important de clarifier s’il s’agit d’une date de durabilité minimale ou d’une date limite de consommation. Si la date limite de consommation est dépassée, alors le produit doit être jeté. Ne le distribuez, ne le donnez pas non plus à des animaux. Vous ne devez pas l’utiliser après cette date.
Les produits avec une date de durabilité minimale peuvent être distribués et consommés même si elle est dépassée. Elle est surtout un indicateur de la qualité du produit. En effet, le fabricant garantit sa qualité en termes d’odeur, de couleur, de goût, de texture, etc. jusqu’à cette date. Une fois dépassée, la qualité peut baisser, mais le produit ne sera pas dangereux pour autant.
Il peut être difficile d’aider les gens à comprendre cela. Ce que vous pouvez faire, c’est créer un document explicatif, et le distribuer à vos clients. Vous pouvez trouver des exemples ici
Mais ce n’est pas seulement un fait rationnel, une question de « savoir ». Notamment pour les personnes qui vivent dans la pauvreté, c’est aussi et souvent une question émotionnelle. Souvent, le lien qu’ils font est le suivant : parce qu’on est pauvres, on nous donne moins de bonne nourriture et ce n’est pas ce qu’on veut.
Réponse de Flavour : Les plateformes de distribution qui donnent de la nourriture aux personnes dans la pauvreté choisissent souvent de ne pas distribuer des aliments dont la date de durabilité minimale est dépassée. C’est justement parce que ces personnes sont déjà exclues dans de nombreux domaines qu’elles veulent leur éviter de se sentir inférieures là encore. L’aspect social prend alors le pas sur l’aspect écologique.
Une façon d’aborder cette problématique est de laisser les gens choisir s’ils acceptent de la nourriture dont la date de durabilité minimale est dépassée. Dans les magasins solidaires, où les clients qui peuvent se le permettre payent le prix standard, ces aliments dont la date de durabilité minimale est dépassée sont aussi proposés. Cela pose moins de problèmes car ils sont offerts à tous les clients.
Qu’en est-il des aliments qui n’ont pas de date, comme les produits frais ?
Réponse de Foodsavers Ghent : La meilleure option est de faire appel à vos sens pour voir si le produit est encore bon. Évaluez son odeur et son aspect. Demandez-vous « est-ce que je le mangerais ? » Si la réponse est oui, il est probable qu’il soit encore assez bon pour être proposé. Mais si la réponse est non, mieux vaut le jeter. Vous devez toujours être fier de la nourriture que vous distribuez.
Si je congèle de la viande ou du poisson le jour de sa date d’expiration, combien de temps puis-je la/le garder dans le congélateur ?
Réponse de la AFSCA : Nous recommandons de conserver le produit pendant deux mois au maximum.
En termes de traçabilité : faut-il toujours noter le numéro de lot lorsqu’on ouvre un nouveau paquet ?
Réponse de la AFSCA : Vous n’êtes pas légalement tenu de le faire. Bien sûr, ce peut être un plus, mais ce n’est pas une obligation.
Réponse de Flavour : En ce qui concerne la traçabilité, l’organisation sociale qui redistribue la nourriture doit seulement garder une trace de l’origine des excédents ainsi que la date à laquelle ils ont été reçus.
Quels sont des problèmes courants que relèvent les inspecteurs lorsqu’ils visitent des organisations de distribution alimentaire ?
Réponse de la AFSCA :
- La distribution de produits après leur date de durabilité minimale
- Une mauvaise gestion des températures de stockage
- Du personnel qui n’est pas au niveau en matière de sécurité alimentaire
- Des produits non étiquetés ou incorrectement étiquetés
- La préparation de produits dans un endroit autre (par exemple, chez des employés) que celui où ils sont distribués.